Natacha Romanovsky est née dans le courant des années 1970 à cet endroit : latitude 50° 48’ 0” Nord ; longitude 04° 19’ 60” Est.
Venue au monde à une altitude d’environ 47m, rien ne la prédestinait à arpenter les montagnes.
Quand elle eut atteint 1,72 m, elle finit dignement ses études d’anthropologie, suivies en parallèle d’études de cirque, et décida dans l’ascenseur du Bâtiment C de l’ULB d’opter plutôt pour le monde des arts que pour celui de la cohabitation avec de lointaines ethnies.
Elle passa beaucoup de temps dans les vagues (océanes et émotionnelles), mais l’élément le plus marquant de son début de vie furent les 12.000 km parcourus entre la capitale belge et la capitale tibétaine durant l’année qui vit la création du territoire du Nunavut au Canada et le naufrage de l’Erika. Natacha atteignit cette année-là l’altitude de 5.700 m sur de faibles jambes et dans d’assez désagréables conditions.
Elle s’est ensuite précipitée sous chapiteau à l’école de cirque de Madrid (latitude 40° 24’ 59” Nord ; longitude 03° 42’ 09” Ouest ; altitude 667 m) et fut prise dans un tourbillon de pompages, d’abdominaux, de verticales, d’équilibres, de liberté et d’amour.
S’en est suivi une micro carrière de circassienne, arpenteuse de festivals ; une vanlife entre bohème et engagements.
Il y eut aussi des errances, beaucoup de voyages, de déplacements, beaucoup, et de l’écriture – ayant été contaminée en 1994 par la lecture de Jack kerouac et n’arrivant pas à guérir d’un mal qui lui convenait très bien.
Courbaturée, vers sa trentième année, Natacha se réorienta vers la danse contemporaine, et d’improvisation, à Rome (latitude 41° 53’ 30” Nord ; longitude 12° 30’ 40” Est ; altitude 52 m).
Encore plus courbaturée, et à l’approche de sa moitié de trentaine, elle se réorienta à nouveau vers le théâtre, à Paris (latitude 48° 51’ 12” Nord ; longitude 02° 20’ 55” Est ; altitude 47 m).
Ensuite, à l’approche de sa quarantaine, révoltée contre le manque de corporalité chez les acteurs, elle se mit à table pour écrire.
L’artistique perdait le corps… mais… elle se mit à courir les montagnes et les océans.En quête d’une existence à la Benjamin Button, Natacha augmente les difficultés physiques avec les années.
Ses besoins créatifs s’illustrent actuellement également dans la photo et la vidéo.
Ses besoins alimentaires, dans la restauration italienne.
Une première recherche à L’L, clôturée en juillet 2020, lui ouvre les univers de la lutte écologique, de la haute montagne, de l’animalité assumée, de la philosophie, et du voyage à vélo.
Une nouvelle recherche débutant en janvier 2021 lui offre un retour vers l’anthropologie qu’elle avait quitté dans le Bâtiment C.
Objets essentiels au travers des âges : une combi, des trucs qui glissent sur l’eau ou la neige, du papier, des « bics », des livres, des bottines, une tente et un appareil photo.
Attitude élémentaire : le mouvement.
État d’être en voie de maîtrise : tendance à l’hypersensibilité.